Le grand moment est sur le point de se produire, la jeune femme le sait et même si elle avait toujours idéalisé ce moment, même s’il avait peuplé la plupart de ses rêves d’enfant, elle ne pouvait s’empêcher d’être terrifiée par ce qui l’attend. En fait, ce qui la terrifiait vraiment, c’est qu’elle ne savait pas réellement à quoi s’attendre en particulier quant à l’attitude de son époux à son égard. Serait-il froid et indifférent comme il l’était la plupart du temps d’autant que toutes les formalités « mondaines » seraient derrière eux ? Ou bien agirait-il avec douceur et prévenance comme lorsqu’il l’avait courtisée ces dernières semaines ? Et la nuit de noces ? A ces pensées, son estomac se noue, mais son visage reste toujours imperturbablement digne, vierge de toute expression autre que la fierté. Dans la chambre où elle finit de se préparer, les demoiselles d’honneur s’affairent, finissant de poser avec d’infinies précautions le long voile de tulle sur sa chevelure couleur des blés, soigneusement coiffée. Son regard d’un bleu métallique se pose sur son reflet et elle esquisse un sourire. Mrs Black rejoint sa fille et lui annonce qu’elle va pouvoir descendre, que tous les invités sont arrivés et on prit place.
Quelques moments plus tard, la voilà qui descend l’allée, pavée de pétales de roses, cette allée qui la mène vers sa nouvelle vie. Au bras de son père, elle s’avance vers son futur époux ; il se tient debout près de l’autel, éclatant de charisme, fier comme un prince.


Narcissa regarde son fils dormir, l’enveloppant d’un regard protecteur et plein de tendresse… Il a les yeux de son père, et ses traits à elle. Son petit ange, celui pour qui elle sacrifierait tout sans hésiter. Pensive, elle revoit le regard de son époux lorsqu’il s’est posé pour la première fois sur l’enfant, ce petit être si précieux et si fragile qu’il appelait avec fierté son héritier. Elle se demande ce que l’avenir lui réservera, et déjà, alors qu’il n’a que quelques mois, elle craint que cette guerre qui gronde dehors, ne vienne l’obscurcir. Elle sait que son nom et tout ce qui y est attaché le protègera et le prémunira contre bien des maux, mais elle ne peut s’empêcher de se demander si un jour tout ça ne finira pas par s’effondrer. Lui est toujours aussi paisible au creux de ses langes. Elle le garde contre elle, jalousement, profitant au maximum de ce moment car elle sait que ça ne durera pas, qu’il grandira et s’éloignera d’elle, qu’il ne voudra plus de ce que son époux appelle des « effusions de tendresse indignes de sorciers de nobles lignées. » Il peut dire ce qu’il veut, pour le moment, elle l’a rien qu’à elle et il ne lui en faut pas plus pour la combler. Et puis finalement, à contrecoeur, elle le remet dans son landeau et s’apprête à rejoindre sa chambre qu’elle sait qu’elle trouvera vide car Lucius est encore parti assister à une de ces réunions…


Une fois de plus, le manoir est vide. Mais cette fois ci, il va le rester pour longtemps. Elle se souvient du jour où elle a lié son sang à celui de Lucius… « pour le meilleur et pour le pire.. A la vie à la mort. » Elle a connu la gloire qui était attachée au nom de Malefoy, elle est en train d’en goûter l’amertume, maintenant que son époux est tombé en disgrâce. Une nouvelle épreuve l’attend, et pas des moindres. Elle est plus seule que jamais : Lucius à Azkaban et Drago parti une fois de plus à Poudlard. Mais cette fois les choses ont encore changé, il est devenu l’un des leurs, il a reçu la Marque et se voit confier des missions pour la Cause. Elle n’en dort presque plus car elle sait qu’elle ne peut rien contre ça et elle connaît le danger qui le guette à chaque pas qu’il fait. Pourtant, elle tente de se raisonner, de se convaincre que Severus pourra veiller sur lui mais cette angoisse irrationnelle ne la quitte pas. L’année promet d’être longue, atrocement longue.

(hj – c’est normal que ça s’arrête comme ça, le 1er rp prévu avec Lucius sera celui de son retour chez lui.)