❝I. STORYBOARD

❝PROLOGUE


« Erika … Erika ! ». La voix va du fond de la salle à son oreille, résonne dans son crâne, mais la jeune femme n’entend que le battement de son cœur. Elle fixe silencieusement le sol, là, contre le mur blanc taché de rouge vermeille. Ses longs cheveux blonds souillés de ce même rouge collaient sa peau de marbre et, rien ne semblait pouvoir la ramener à la raison. Inerte, elle était complètement … perdue. L’éclat de lumière de la chambre était la seule lueur qui brillait dans son regard. Non, Erika semblait avoir concentré ses efforts sur le meurtre sanglant de ces cinq moldus. Ses bras, ses vêtements, tout autour d’elle n’était que lambeaux de chaires et hémoglobine. Les trois hommes étaient méconnaissables, éparpillés aux quatre coins de la pièce. Mais, le plus étrange dans tout cela, le plus abjecte, c’était le sourire serein de la jeune femme. Celui de la satisfaction malsaine.

❝ MAIS AVANT TOUT CELA



Les doigts fins d'Erika parcouraient le vieux parchemin, tandis que ses yeux embrassaient le paysage à travers la vitre du wagon. Les vacances, un passage qu'elle n'aimait plus vraiment, étudier était l'une de ses activités devenus agréables. Enfin, seulement depuis qu'elle avait trouvé la voie qui lui convenait le plus. L'idée même de dresser des dragons la rendait plus enthousiaste que jamais et depuis cette découverte, la grande blonde n'avait plus qu'un objectif en tête. Réussir et être la meilleure. Et il était connu que chez elle, si une chose devait être faite, ce serait à la perfection. Maniaque, autoritaire, persévérante. Des qualités qu'elle n'utilisait jamais à bon escient, mais plus pour martyriser ses pauvres camarades. Aussi, la jeune Mirkae à côté d'elle la fixait avec de grands yeux, angoissée à l'idée de se prendre un sort néfaste en pleine figure. « Qu'est-ce que tu regardes ? ». Crachait Erika dans l'accent particulier de sa langue. La jeune finlandaise fronça des sourcils, prit l'air le plus mauvais dont elle avait le don et la gamine fixa ses pieds. La pauvre enfant n'avait pas eu le choix et n'avait pas émis d'objections quand Erika s'était confortablement installée, prenant toute la place avec ses nombreuses couvertures et bagages. Oui, elle était devenue plus studieuse, mais elle n'oubliait pas de rappeler quotidiennement qui elle était. Personne ne savait rien sur elle, pas de famille influente apparente, pas de raison d'avoir plus de pouvoir que d'autre. Seul son sang dit « pur » semblait être une raison « suffisante » pour qu'elle soit si odieuse envers tous. Mais la vérité elle était autre. Erika ne possédait tout simplement aucune empathie. Voilà, une jeune femme antipathique, rebelle, sauvage et farouche. Ses professeurs ne s’étonnaient donc pas de son choix en ce qui concernait les Dragons, ils étaient même tous plus que ravis, persuadés qu'une activité aussi dure et éprouvante que le dressage des bêtes colossales ferait fit de défouloir pour toutes cette énergie négatif qu'elle avait en elle. Erika se posait parfois la question du pourquoi de cette haine qu'elle habitait en elle. Une haine qu'elle ne tenait pas de sa mère, mais … sûrement de l'homme qui était son géniteur. Oh, comparé à beaucoup d'enfants de son genre, Erika savait qui était son père. Apophis Sykes, un Anglais. Oui, enfin non. Erika ne savait pas grand-chose si ce n'est qu'il n'était qu'un salopard et qu'il l'avait rejeté sans lui faire de concession. Elle en avait entendue des belles et des pas mûres sur ce type, pire encore, elle ne comprenait pas l'amour que sa mère avait pour lui, car elle savait qu'il était toujours là, à pourrir le cœur de sa génitrice. Sa mère était Auror, une voix qui ne l'attirait pas vraiment et qu'elle avait refusé de suivre à son tour. Le bruit familier des rails qui grincent la fit revenir à la réalité et Erika rangea avec flemme son ouvrage dans son sac de cuir marron, abîmé et usé par le temps. Tout autour d'elle, les élèves et les passager s'agitaient, prenant leurs lourdes valises pour descendre sur le quai et rejoindre leurs proches, Erika de son côté et comme toujours, n'attendait personne. La jeune fille attrapa ses deux sacs avant de pousser tout le monde dans les couloirs des wagons pour poser un pied à terre et, déposer ses affaires trop lourdes dans un chariot prévu à cet effet. Calmement, et avec son habituelle attitude je-m'en-foutiste, elle fila entre les sorciers comme une étrangère, acquiesçant à peine un geste face aux filles qui la saluaient, de pauvres pantins qui tentaient toutes en vain de lui ressembler. Monotone, silencieuse, Erika ne s'occupait que de suivre son chemin en attendant d'en voir un jour le bout, chez elle, sa mère l’accueillait comme toujours avec le sourire. Sans la laisser se douter de quoi que ce soit.



❝ MAMAN, POURQUOI T'ES PARTIE?



« Erika… ». Pas de réponses, la jeune femme fixe le mur, assise sur ce banc impeccable, admirant cette pièce trop propre, trop parfaite, aucune expression ne marque son visage. On devine pourtant qu’elle n’est pas restée sans réagir face à ce qu’elle venait de vivre. Le noir souillant ses joues montre qu’elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, ses cheveux et ses vêtements en batailles montraient qu’elle s’était débattue comme une lionne quand on l’avait arraché du corps de sa mère. « Elle est en état de choc. Laissez-lui le temps. ». S’ils savaient, si seulement il savait ce qu’il y avait dans la poche d’Erika. Cette lettre tâché d’eau salé, ce parchemin souillé, chiffonné et presque en miette, ce qui avait réellement causé sa rage. « Je n’ai pas les moyens pour un enterrement. ». Voilà tout ce qu’elle avait réussie à articuler alors que sa jupe battait déjà ses jambes, tandis qu’elle se lever pour partir, purement et simplement, de cet hôpital à l’odeur nauséeuse.



❝ LA VENGEANCE EST UN PLAT QUI SE MANGE FROID

« La patiente semble ... Poussée par une volonté de fer. Elle refuse tout contact, refuse de répondre à qui que ce soit. Tout ce qu'il nous reste, c'est cette lettre qu'elle avait serrée dans son poing. Il a fallu presque trois hommes pour la lui arracher sans la déchirer. Elle nous donne beaucoup de fil à retordre. » L'homme en blouse blanche en face du psychologue passa longuement une main sur son menton, réfléchissant, analysant les dire de son employé. « Syndrome du patient ? ». Mal à l'aise, l'homme s'agite sur ses bouts de jambes raides, mit un temps avant d'offrir la réponse qu'il ne voulait réellement divulguer. Ce n'était qu'une enfant ! « Psychopathie ... ». Finit-il néanmoins pas soupirer entre ses lèvres décharnées est gercées. « Quel niveau ? ». Sollicita son patron sans se départir de son air flegmatique. « On ne le sait pas vraiment ... Elle semble ... C'est ... ». Crâne chauve qui dégouline de sueur, il passa un torchon, mains tremblantes, incapable de donner un diagnostic correct à l'homme exigeant. « Il y a un évènement, quelque chose qu'on ne comprend vraiment pas. Nous avons utilisés beaucoup de sortilèges, tentés de trouver une raison mais, elle n'a rien à voir avec tous les autres patients, c'est incroyab.... Incompréhensible. » Il y avait des termes à ne jamais utiliser avec Edward McCornic, un patriarche, plus qu’un brillant sorcier, un médicommage qui était monté au sommet et qui gérer cet espèce d’asile d’aliéné, le secteur peu connue de l’hôpital magique réputée de Finlande. La vérité ? Il détestait les fous, et ce qu’il faisait dans les coulisses n’avait rien de bien éthique. Pour Adley, la jeune femme portait définitivement cette folie en elle, c’était génétique, il n’avait fallu que la pousser un peu plus vers le précipice et … BAM. Les raisons ? On l’ignorait, et on ne le saurait sûrement jamais. Seul un indice était là, Apophis, l’homme nommé dans la lettre que serrer Erika dans sa main. On en savait pas plus, ni les origines, ni le lieu, rien. Et le patron du secteur n’autoriserait jamais qu’on pousse les recherches plus loin, il savait déjà ce qu’il réservait à la jeune blonde. « Vous savez quoi faire. » Répondait-il en échos à ses pensées. Oh oui, il savait …

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Tout. Ses oreilles la piquaient, son cerveau bourdonné, elle avait tout entendu, absolument tout. Tout compris, car il était inutile d'en dire plus à Erika, elle comprenait tellement vite. Munie de son hideuse blouse blanche qui recouvrait à peine son corps frêle, la jeune femme, pieds nus, partait dans la direction opposée du bureau où s'était tenu l'entretien, cachant son visage derrières sa chevelure blonde, croisant les bras, silencieuse. Pour le moment, tout ce qu'elle pouvait faire était de retourner dans la pièce qui lui servait de prison. Attendre, voilà ce qu'elle faisait, attendre. Sa chambre était vide, seul un matelas était posé à terre, sans ressort, aussi dur que le sol. Les fenêtres étaient aussi lisses que du marbre. La nuit était déjà au rendez-vous, toujours fidèle et à l'heure. L’ombre des arbres était tapie au fond de la pièce, transperçant la fenêtre en l’ignorant superbement, écorces mimant l’attitude d’un monstre aux crocs acérés sur le mur blanc. Voix qui murmure, échos de plaintes qui résonnaient dans les couloirs vides. Et elle les entendait, les pas qui grinçaient contre le sol de marbre. Le rire des hommes qui venaient pour elle. Trois. Ce n’était pas la première fois, ils ne venaient jamais pour les mêmes, seulement quand on leur lançait le signal. Ils effaçaient, ils ruinaient tout sur leur passage. Et c’était à son tour de goûter à la douce morsure de la folie dont ils l’alimenteraient. Folle, elle ne l’était pas, elle n’était même plus rien d’autre qu’une coquille vide. Vidée, tout était de SA faute à lui. Recroquevillée au fond de la pièce, elle ne bougea même pas quand les trois hommes entrèrent, trois colosses blancs comme la pièce, sourires mauvais accrochés à leurs lèvres. Du bout de leurs longs bras, elle voyait leurs baguettes pendues. « Salut ma jolie… ». L’un des trois s’approcha, lentement, se délectant d’avance en la dévisageant longuement, approchant sa main hideuse de sa joue, l’effleurant à peine tout en plantant sa baguette contre sa tempe. Murmurant un petit « boum ». « On en raconte déjà de belles sur elle, regarde-là, un vrai légume ». Les deux autres éclataient de rire et le cri des autres patients devenaient plus fort que jamais. « On va jouer à un jeu. Tu vas voir, ça ira vite. » Murmurait l’autre, sans se douter, sans voir la main agile d’Erika qui glissait le long de sa ceinture pour attraper une unique petite pince, une simple pince qu’elle glissait par la suite dans son dos. « On va pas trop vite hein, Izaac ? ». Demandait son collègue brun derrière lui. « Faudrait pas louper notre chance avec elle, j’ai bien envie de me laisser aller. ». Un sourire écœurant naissait sur sa bouille immonde, monstre. Le blond acquiesçait, souriant à son tour, glissant sa main le long de sa cuisse. « J’approuve. » Grave erreur. Ce n’est qu’un voile, la main de la blonde fila dans l’air, la pince s’abattait dans l’œil, en deux mouvements, la baguette était sans sa main. « AAAAAAAAHH ! ». Le cri lui bousillait les tympans mais, elle s’en moquait, se relevant, alors qu’ils beuglaient tous, Erika n’en avait que faire, peu importe ce qui lui arriverait, ses trois-là n’allaient pas survivre.

❝ CE N’EST QUE LE DEBUT.

« Votre nom et votre prénom. » Demanda la femme du guichet d’une voix lente et ennuyeuse. « Swann lIlith Erika Sykes. ». Fausse identité, pour un nouveau départ. La jeune femme observe l’immense ministère magique de Grande-Bretagne, ses deux pupilles masquées par deux grandes lunettes. « Votre badge. ». Soupira la petite grosse en passant l’objet de ses doigts aux ongles trop long et trop colorés. « Merci. » Dit-elle froidement, comme à son habitude en attrapant le badge qui indiquait qu’elle était stagiaire. Elle avait déjà ce badge en horreur, non seulement elle détestait qu’on la considère comme une vulgaire petite chose à qui l’ont devait tout apprendre, mais de plus, le fait d’être aux départements des créatures magiques l’agaçait. Peu importe, sa cible était là, juste devant. Apophis Sykes. « Bonjour, papa … ». Murmurait-elle entre ses lèvres, là où il ne pouvait ni l’entendre, ni la voir. Mais, cela ne saurait tarder, oh oui, il allait vite être surprit.