❝I. STORYBOARD

« Quoi, c'est à moi que tu demandes ça ? ». Dmitri se place sur sa bécane rutilante, lâchant un grognement désabusé. « A qui d'autre, hum ? ». Il regarde longuement son père, ce moldu militaire au crâne impeccablement rasé de chaque côté pour ne laisse entrevoir qu'une touffe de cheveux coupés droits sur le dessus, mâchoire carrée, air pas vraiment aimable aux premiers abords. Son fils soupire en jouant avec le casque de sa moto, baissant la tête un moment avant de le fixer droit dans les yeux. « C'est mon Job. ». Il évite la question, encore une fois. Kristophe croise les bras, insatisfait. « Ce n'est pas une réponse. Elle n'aidera aucun de nous, celle-là. ». Mains sur les poignets, prêt à démarrer, le fils lâche en le regrettant déjà. « Je vais y réfléchir. ». A n'en pas douter, il aurait dû la fermer.

« Dmitri ... ». Le gamin observe ses parents, un air intrigué sur sa frimousse pleine de tâches. Sa batte de base-ball en main, calée sur son épaule. Il attend sagement que ça se passe et regarde la tronche de trois mètres de long de ses géniteurs qui fixent le vieux papier de l'enveloppe. « C'est quoi ces conneries ? ! ». Qu'ils s'exclament en coeur. Il sourit, amusé avant de caler sa casquette sur sa tête et de s'approcher d'eux. « Qu'est-ce que ça dit ? ». La mâchoire carrée de son père se contracte avant qu'il ne déchire l'enveloppe. « Rien. ». Et il avait beau lui demander, le lendemain et, encore le lendemain, son père refusait de cracher le morceau.

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« Je croyais que le père Noël, il n'existait pas ? ». Les Barkwith se tournent vers leur gosse, incrédules, des morceaux de pattes pendouillent le long de leurs mentons en suspens. « Il y a un type à la porte avec une grosse barbe. ». Il reste là, planté devant eux avant que le dit type ne se pointe derrière lui, fringué comme un hippi. Les parents le regardent alors longuement, se fiant bien trop souvent aux apparences. Une longue... Robe de chambre avec d'étranges motifs, une barbe presque aussi longue et grisonnante, un visage souriant et des yeux d'un bleu myosotis profond à peine caché par des lunettes en demi-lune. « Bonjour. ». Sa voix brisée par les années est pétillante de malice, Dmitri l'aime bien. « Je peux le garder ? ! ». Les pattes finissent dehors plutôt que dedans et les deux militaires manquent de s'étouffer. Retenant un fou rire face à la remarque de leurs fils. Le vieillard se contente de sourire, son fou rire à lui se situe dans son regard qui transperce les deux moldus. « Vous êtes qui, monsieur ? Si je puis me permettre. » Le père reprend sa contenance habituel, se dressant sur ses deux longues jambes munies de ses habituelles converses qu'il porte quand il abandonne les Rangers. « Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore. » Nouveau temps de silence. Il croise les bras, faisant signe à son fils de venir vers lui. « Qui se nommerait ainsi ? ». Kristoph lâche un rire qui masque étrangement mal son malaise. Pour toute réponse, l'homme sort d'une poche trop grande une enveloppe. La même que celle qu'ils avaient ouvert un jour plus tôt. Les veines de son coup palpitent et il fait la grimace avant de s'approcher dangereusement. « Foutez le camp ! Laissez ma famille tranquille ! ». Il ne le permet pas, jamais. Qu'on se moque de lui et ce, dans sa propre maison. Mais à peine a-t-il le temps de se jeter sur lui qu'il se heurte violemment au vide. « Qu'est-ce que.. ». Retenant son nez douloureux, Kristophe regarde sa femme puis son fils, reportant son attention vers Dumbledore. « Notre école ne vend pas de mensonges, monsieur Barkwith. Elle ne vend que du rêve ... ».

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« Dumbledore a vraiment cassé le nez de ton père ? ». Le jeune homme soupire en voyant que son amie ne retient que la partie qui l'arrange. « Il a lancé un protégo. Mon père a foncé comme une mule.». Il s'exclame en agitant les bras. Jennie, sa petite amie, continue de manger ses cookies avant de répliquer. « Mais il lui a quand même cassé le nez ! ». Dmitri fait mine ne pas entendre, se contentent de songer qu'il est tout de même impressionnant de savoir que Dumbledore avait lancé ce sort sans lever un petit doigt. Il en est certain, cet homme était le sorcier le plus puissant qu'il n'est jamais rencontré. « Je vais faire un tour à Honeyduck, t'acheter d'autres cochonneries. Tu viens ? ». La petite brune acquiesce vivement en agitant son papier d'autorisation, le sourire aux lèvres d'avoir un petit ami aussi attentionné. Il attend sagement que Jennie se prépare avant de lui prendre la main, revêtant son habituel blouson de cuir moldu. « Tu vas garder cette horreur encore longtemps ? ». Le brun se tourne avec indignation, protestant vivement. « Eh ! Elle est très bien ma veste ! ». « Elle est surtout trop grande. Et très vieille ! ». Haussement d'épaules. « Un jour, elle m'ira comme un gant ! ... Oh, excusez-moi ! ». C'est alors bien confus qu'il se pousse, laissant une jeune femme au ventre rond sortir de la boutique de confiserie. « Je veux des Suçacides ! Et des Dragées surprises de Bertie Crochue, des Chocoballes, des Fizwizbiz et des Baguettes magiques à la réglisse ! Ah, et aussi des plumes en sucre pour les cours d'histoire, puis de la Patacitrouilles et enco... ». Ok, il n'aurait peut-être pas dû lui proposer de venir finalement. Le Serdaigle regarde sa bourse en faisant la grimace, pleurant déjà sur sa future anorexie.

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« Tu lis quoi ? ». « Un article de la gazette. » Soupire. « Non, ça j’ai vu, tu lis quoi comme article. ». Une mine déconfite, la jeune fille lui montre le journal, posant son indexe sur l’image étrange d’une ombre mouvante à l’orée des lumières d’un village. Le titre affichant en grand : MEURTRE SENGLANT A PRES-AU-LARD !. « Tu te rends compte … Ici, juste à côté ! Pauvre femme. » Vous croyez au destin ? « Tuée comment ? ». A la petite poussière qui fait tout dégringoler ? « … On dit, qu’elle a été tuée par… Par un loup-garou. » Au détail qui change votre vie ? Dmitri lui, y croit. Depuis ce jour, il y a toujours crus. « Dem’ ? Tu fais quoi ? Le couvre-feu est lancé ! ». Depuis ce jour, il savait ce qu’il avait à faire.

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« T’ES COMPLETEMENT MALADE ! ». Le vent souffle, la neige dégringole du ciel pour s’écraser contre leurs peaux bleuies par le froid. « D’où tu tiens ce truc ?! ». Sa petite amie pointe le fusil du doigt, un air accusateur que la crispation de sa peau ne parvient pas à masquer. « De mon père. ». Derterminé, Dmitri continue son chemin, ayant réussie à déjouer la sécurité de l’école. Quand à l'arme, pour éviter tout contrôle, il l'avait planquée dans la forêt interdite. « Tu ne viens pas. ». Il ordonne sèchement, ressemblant soudain terriblement à sa mère quand elle le grondait. « Dans tes rêves Barkwith ! C’est pas avec ça que tu vas le tuer. Ce n’est pas à toi de le tuer ! T’as même jamais tué personne !». « Eh bien, il y a un début à tout ! ». Levant d’une main le fusil, de l’autre sa baguette. « Je vais juste le faire souffrir avant de lui faire bouffer les racines des jonquilles de ma grand-mère ! ». La brune emmitouflée dans son écharpe agite les mains, tentant de s’éclaircir les idées. « Attends … Tu ne la connaissais pas cette femme. Je sais que c’est horrible, mais tu ne la connaissais même pas. J'ai pas envie de te voir risquer ta vie pour une inconnue.» Son visage s’assombrit, ses traits se durcirent encore plus. « Je l'ai croisée. » ... « Quoi ? ». Ses pieds font hurler la neige fraîche. « Hier, devant HoneyDuck. La femme sur la photo, c'est celle que j'ai croisée et que j'ai bousculée. Jen. Elle était enceinte. ». C'est peut-être pour ça finalement, que Jennie ne lui a rien dit. Qu'elle s'est contentée de doucement pleurer cette tragédie, de pleurer son petit ami qui risquait de se faire tuer. De pleurer son courage et sa détermination. De pleurer l'avenir qu'elle n'allait peut-être jamais avoir. Car, la jeune fille connait Dmitri. S'il faisait ça, il pourrait y prendre goût. Tout comme tout ce qu'il entreprend. Et elle refuserait de s'inquiéter pour lui chaque jour que dieu fera.

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« Tu as toujours cette veste ... ». Le brun se retourne à peine en entendant la voix familière de son ex. Il se contente de fixer avec amertume le cercueil de Dumbledore. Il voit Potter et ses deux amis. Le fameux trio d'or qu'il n'avait jamais vu de sa vie. Pour dire vrai, il s'en fout. Ce n'est pas ce qui ramènera le mage. « Tu pourrais au moins faire mine de me parler. De voir que je suis là. ». Il hausse les épaules, lui jetant à peine une oeillade. L'exécuteur lui faisait vraiment la gueule depuis qu'elle l'avait quittée. Et tout ça parce que sa filière ne lui avait pas plu. « Ca va faire plus de cinq ans. ». « Tu tiens vraiment à venir me parler de ça ici ? Là ? ! Devant SA tombe ? ». Nouveau silence, quelques sorciers indignés se retournent alors qu'il ajoute. « Tu veux être utile ? Dis-moi qui a tué Dumbledore. » « Je ne sais pas. » « Alors, laisse-moi seul. ».

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« Allô ? ». Peut-être qu'il devrait raccrocher. « Papa ... ». Ou peut-être pas. « Ah, Dmitri ! Comment vas-tu ? ». Le jeune homme hésite, marquant un temps de pause tout d'abord avant de s'exprimer sur un ton pas très limpide. « Je quitte le ministère. ». Se raclant la gorge avant de continuer sans lui laisser le temps de réagir. « Non, attends. Avant que tu ajoutes quoi que ce soit, je ne rejoindrais pas le tiens. ». Cette nouvelle ne va pas lui plaire et il le sait. « Mais ... ». « Non, Papa écoute. Ma vie est là-bas. D'accord ? Tu es un soldat pour eux, je le suis ici. Ne cherche pas à m'en dissuader. C'est ma guère, pas la tienne. Dis à maman que je l'aime. ». Et sans un au revoir, le fils Barkwith raccroche, jetant son arme à feu pour faire rouler sa baguette dans ses mains. D'un coup de sortilège il brise le téléphone, le jetant avec rage contre le mur. Il vient de tourner le dos à ses parents pour des inconnues. Les élèves kidnapper dont le jeune Potter, ce soit disant élu qu'il ne connait pas. Il vient de tourner le dos à ses parents pour eux. Il a quitté un gouvernement qu'il considérait comme empoisonné. Sans savoir ce qu'il lui reste vraiment à présent. .