« - Astoria... Je t'en prie, n'y va pas ! »

La jeune fille s'arrêta, ses yeux d'un bleu délavés n'étaient guère plus qu'un océan de mépris et de froid lorsqu'ils se posèrent sur sa sœur. Daphné affronta un moment ce regard où aucun sentiment d'affection ne perçait, pourtant, elle en était sûr toute trace d'affection n'avait pas put disparaître d'Astoria. C'était impossible. Elle regarda un long moment la silhouette diaphragme qui lui faisait face, elle était si pâle, si mince, tellement fragile qu'on avait l'impression qu'un simple coup de vent pourrait la faire s'envoler et disparaître au loin... Et ses yeux... Ils étaient si froid, si lointain, et pourtant on avait l'impression qu'ils appelaient au secours. Astoria se tenait si droite et avec tant de fierté qu'on aurait crut que rien ne pouvait l'atteindre, et bien souvent elle donnait l'impression de trôner quelques soient l'endroit où elle était. Si seulement quelqu'un avait put lire en cette esprit perdu et désorienté... En la fillette fragile et en recherche de reconnaissance qui se cachait derrière ces yeux d'un bleu glacé. Si quelqu'un avait put voir au delà de cette attitude charmeuse et séductrice.

Derrière la prédatrice qui volait les cœurs pour mieux les délaisser... Ils auraient vu une simple adolescente, une jeune fille qui n'aspire qu'à une seule chose ne plut être délaissée ou oubliée. Une créature craintive toujours prompte à sortir les griffes pour se défendre et qui a perdu depuis longtemps l'insouciance des enfants. Une jeune femme qui a depuis trop longtemps et beaucoup trop tôt accepté sa condition de sang-pur, ce futur où la seule chose importante sera d'apporter un héritier mâle à un jeune homme au sang tout aussi pur que le sien. Elle aurait put se battre contre ça, Daphné avait bien essayé de lui montrer qu'elle pouvait refuser cette condition, mais derrière le doux visage d'Astoria il n'y avait qu'une seule résolution, ferme et implacable, profiter de la vie qui s'offrait à elle avant de se trouver enfermer dans la même cage dorée que sa mère, et que bien d'autre femme dont le sang n'avait subit aucune souillure...

Elle était tellement éloignée de la jeune fille joueuse qu'elle était à Poudlard, tellement à l'opposé de cette enfant gâtée qui ne pensait qu'à s'amuser qu'il était évident qu'elle portait depuis longtemps un masque d'apparence que rien ne semblait pouvoir effriter. La populaire Astoria, celle qui n'étudiait pas mais parvenait quand même à obtenir des notes convenables, celle qui faisait rire et qui savait entretenir une ambiance chaleureuse aux cachots... Qui pouvait se vanter de connaître l'aspect sombre de sa personnalité ? La porte se ferma emportant avec elle un flot de cheveux blonds, bientôt il ne restait plus que Daphné seule avec ses pensée dans la lumineuse pièce qui avait un temps servit de salle de jeux aux filles Greengrass.

En quelque minutes elle fut dans la salle à manger pour s'asseoir aux côtés de ses parents et commença à manger. A table plusieurs amis de ses parents mangeaient, tous mangemort pour la plus part. A la fin du repas son père se leva commença à parler.

« - Tu es née ma fille, dans une honorable famille, et il me semble que tu peux t'en estimer fière... »

Astoria laissa son regard dérivée vers la fenêtre, on était samedi midi, et comme tout les samedi son père avait réunit quelques uns de ses amis, et de la famille... Il ne les réunissait pas le dimanche, le dimanche cela faisait trop moldu. Un faux sourire de bonheur était accrocher au visage de sa mère, elle discutait avec les autres femmes de noble lignée autours d'un thé d'une extrême qualité. Le trois elfes de maison s'affairaient autours des invités.

« - Et comme je le dis toujours, lorsque tu quittera ma famille pour celle d'un autre sang-pur, on ne pourrait qu'être fier de ce que tu es devenu et d'où tu viens ! »

Il échangea un regard entendu avec Lucius Malefoy alors que sa mère murmurait quelque chose à l'oreille de Narcissa. Un éclaire de colère traversa le regard de la jeune fille mais elle ne dit rien... Aucune envie d'attirer l'attention sur elle, aucune envie de se disputer avec son père. Elle acquiesça d'un signe de la tête avant de quitter la table où les discussion se poursuivait. Son père avait fait venir un excellent d'hydromel de France rien que pour l'occasion, et tout le monde semblait fêter un grand événement.

La jeune fille s'éclipsa dans sa chambre et s'appuya doucement contre la vitre. C'était une chambre assez grande, située sous les toits et dont les nombreuses poutres apparentes donnaient une impression de chaleur. Une vitre immense laissait passer les rayons du soleil, éclairant la pièce d'une pâle lumière blanche. La chambre était simple, la plus grande partie des murs était recouverte d'un espèce de velours vert sombre, rien n'y était accrocher à l’exception d'un seul et unique poster des Bizarr' Sisters. Un vase en porcelaine remplit par un tournesol apportait une touche de couleur à la pièce. Dans un cadre en ébène on pouvait voire une photo de famille , les Greengrass se tenaient bien droit et jetaient par moment un regard satisfait vers la pièce parfaitement rangée. Une vieille armoire en acajou contenait les vêtements de la jeune fille. Elle se leva et attrapa une petite boite en bois de santal qui était posée sur sa table de nuit. Elle l'ouvrit et en sortie une vielle lettre parfaitement conservée. On pouvait y distinguer les armoiries de Poudlard et une fine écriture penchée qui lui annonçait qu'elle était admise dans la prestigieuse académie de magie. D'autre souvenir y était entreposés, la boite avait été ensorcelé de telle sorte qu'Astoria pouvait y ranger tout ce qui voulait, elle seule pourrait en sortir les divers objets qui s'y trouvaient cacher. Elle emmenait la boite partout avec elle, même à Poudlard.

Elle contempla un moment la lettre et la rangea à nouveau à sa place, sortant à la place un petit ruban blanc qu'elle entortilla autours de son poignet. Il appartenait Lullaby, sa petite chatte siamoise. Un ruban qu'elle portait autours du cou lorsque sa mère la lui avait offerte. Lullaby avait bien grandit mais elle était toujours belle et gracieuse, elle sauta dans une élégance toute féline sur le lit de sa maîtresse et s'y enroula en ronronnant. La jeune fille regarda un long moment le chat. Il fut un temps, il y a très longtemps... Si longtemps... trop longtemps peut être ? Elle faisait preuve de la même insouciance que la chatte, courant gaiement dans le parc qui entourait la demeure de Greengrass, cueillant des roses blanches et les glissant avec ravissement dans ses long cheveux d'or presque blanc. Elle portait des robes claires qui tourbillonnaient autours de ses jambes fragiles qui n'avaient pas encore les délicates courbes féminines qu'elles possédaient maintenant. Comme elle était insouciante petite, comme elle était ignorante de tout ce que représentait une femme dans la société des sang pur où elle allait devoir évoluer. Comme elle aimait son père à cette époque, cette homme froid et parfois violent qui désormais la rebutait autant qu'il la terrorisait. Elle se rappelait encore avec quel ravissement elle avait découvert ses pouvoirs de sorcière. Comment elle avait rit alors qu'autours d'elle les bulles de son bain s’envolait comme des milliers de petits oiseaux autours d'elle. Comme elle avait été heureuse de tester la limite de ses nouveaux pouvoirs, même si il lui arrivait de faire des catastrophe...

Une fois de plus elle attrapa la lettre de Poudlard, ce jour là aussi elle avait été transporté de joie. Allez au chemin de Traverse acheter ses fournitures, essayer des robes de sorcier pour la toute première fois, acheter des livres, et surtout choisir sa baguette... Oh oui qu'elle avait été heureuse, et son cœur battait à tout rompre lorsqu'elle s'était assise dans le Poudlard express, quand celui-ci était arrivé à Pré-au-lard son cœur c'était emballé d'avantage et lorsqu'elle était monter sur l'estrade, d'un pas droit, élégant et déjà fièr, elle n'avait put l'empêcher de bondir. Elle avait été envoyé à Serpentard, et imaginait déjà le plaisir et la satisfaction de ses parents.

Et puis elle avait grandit, elle avait vu la chambre des secrets s'ouvrir une nouvelle fois, et elle avait eut peur. Si peur que le monstre qui l'habite la confonde avec un sang-de-bourbe, si peur de mourir, et elle eut beau supplier ses parents de venir la chercher rien ne changea, au mieux se fit-elle réprimander pour son manque de confiance en Salazar Serpentard... L'année qui suivait avait vu Sirius Black s'évader, bien sur cette fois-ci elle n'eut pas vraiment peur... Enfin jusqu'à ce qu'il réussisse à entrer dans Poudlard... La seule chose qui réussit à la rassurer fut que le meurtrier semblait en avoir plus après Potter qu'après quiconque... Et enfin, la mort de Cédric Diggory. Le cri de frayeur qui lui avait échappé, la peur... et l'affirmation par son père qu'Il était de retour, et que cette fois il faudrait Le suivre si Il le demandait... et puis Dumbledore... mort... tué de la main d'un professeur... c'était à peine croyable. Astoria releva la tête et dévisagea son pâle reflet dans le miroir.

Elle ne voulait pas ça, elle ne voulait pas d'une vie faite uniquement de peur et de chaos... Elle voudrait être libre, n'appartenir qu'à elle-même. Redevenir la petite fille qui courrait dans le parc à la recherche des plus belles fleures, celle qui faisait voler des bulles dans son bain. Elle laissa couler une larme le long de sa joue avant de l'essuyer vivement d'un geste de la main alors que la porte de sa chambre s'ouvrait. Millicent Bulstrode et Pansy Parkinson firent leur entrer et vinrent s'asseoir sur le lit de la jeune fille, un léger sourire au lèvre.

« - Bonjour Astoria, tu vas bien ? »

La voix de Pansy était enjouée, mais pas autant que celle d'Astoria lorsqu'elle lui répondit avec un large sourire :

« - Parfaitement bien, et encore mieux depuis que mes deux meilleure amie sont là. J'étais entrain de réfléchir à la rentrée... et surtout à la fête qu'il nous faudra organiser ! »

Astoria secoua sa tête d'un geste gracieux, et replaça doucement sa chevelure. Elle continuait de sourire comme si de rien était, bien qu'au fond d'elle même elle n'attendait qu'une seule chose, le départ des deux jeunes filles et le retours tant attendu à sa chère tranquillité...