❝I. STORYBOARD

Assise sur un banc, le soleil frappant sa nuque, Pansy ne cessait de ressasser les derniers évènements dans sa tête. Son père, si grand, si extraordinaire, était mort. Il avait disparut, pour toujours. Il était partit, partit ! ... Encore elle se demandait pourquoi le monde continuait-il de tourner. Pourquoi ses gens riaient, se disaient "bonjour"? Elle, jamais plus elle ne pourrait saluer son père, le voir sourire à sa vue et l'enlacer avec amour. Plus jamais. Des larmes de douleurs coulaient le long de ses joues roses, traçant des marques salées sur son visage.
Il l'avait abandonnée.
Ca y est, ça lui reprenait. Elle avait du mal à respirer. L'air lui semblait lourd... d'amertume et de tristesse. Elle se passa les mains sur son visage pâle, déjà si blanc à son habitude, cachant ses yeux bleus électriques. Ses cheveux bruns et raides dégoulinaient sur ses épaules nues.. Par un effort de volonté, elle réussit à se redresser et à prendre le chemin de la maison. Ses jambes avaient du mal à la porter, et un seul pas en avant semblait relever de l'impossible. Cependant elle parvint devant la demeure des Parkinson et poussa lourdement la grande porte noire pour pénétrer à l'intérieur.
Là, elle resta interdite quelques secondes. Lentement, elle referma la porte et tenta de comprendre. Plusieurs valises imposantes encombraient l'entrée, entassées les unes sur les autres et, petit à petit, Pansy reconnu ses valises. Avec un l'intérieur ses affaires. Son coeur accéléra de panique alors qu'elle tentait de comprendre ce qu'il se passait. Elle avait peur, prise de panique. Et sa peur se transforma en terreur lorsque sa mère apparut.
C'était une femme imposante, de part sa taille et son maintient. Son menton était légèrement redressé, fier, et son regard était dur comme la pierre, vide de sentiment. Elle avait de beaux cheveux brun bien coiffés qui reposaient délicatement sur ses épaules, semblables en tout pour tout à ceux de sa fille. Son nez était lui aussi aquilin et ses mains fines et délicates. En les voyant ainsi, toutes les deux dans la même pièce, on ne pouvait nier le lien du sang qui les liait.
« Mère, que se passe-t-il ? » finit-elle par demander de plus en plus inquiète. Beaucoup d'enfant auraient pu se réjouir, interprétant ce geste comme une bonne nouvelle. Un voyage ? Une surprise ? Mais ça ne pouvait pas être ça, Pansy le savait parfaitement. « J'ai débarrassé ta chambre, il a été convenu que tu irais chez une de tes cousines éloignées. Je ne supporte plus de te voir. ». Petit à petit, le visage de la Serpentard semblait se décomposer alors qu'elle assimilait les paroles de sa propre mère. « Mais.. mais quand est-il prévu que je revienne ? Après les vacances ? » demanda-t-elle d'une petite voix aiguë. La grande femme qui lui faisait face la transperça de son regard, ampli de dégoût. Pansy sentit son corps se glacer, envahit par une douce sueur froide. « Tu ne reviendras pas. Je n'ai jamais fait semblant de t'aimer comme l'a put faire ton père, et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Tu me dégoûte. Tu crois vraiment qu'il y a quelqu'un ici qui sera là à t'attendre ? ». Linda avait lâché tout ce qu'elle pensait sans le moindre remord, d'une voix à la fois indifférente et dure. Pansy aurait pu entendre son coeur se briser. « C'est faux !! Vous mentez ! Vous ne m'avez jamais aimée mais mon père, lui m'aimait ! Je comptais pour lui ! J'étais sa princesse.. je.. je suis née pour être exceptionnelle ! ».
Sa mère éclata d'un grand rire sans joie, froid et cruel. Elle ria ainsi pendant plusieurs secondes qui parurent interminables et prit à nouveau la parole. « Des mensonges racontés à une gamine assez bête pour les croire.. C'est pitoyable ! Que des âneries.. la seule personne qu'Allan aimait c'était moi ! Moi et moi seule ! Tu n'étais que son jouet, son passe-temps qui lui permettait de faire mumuse. ». Un court silence suivit ses paroles et finalement, les yeux plantés dans les siens, Linda acheva sa fille. « On n'a plus besoin de toi ».

Pansy alla dans sa nouvelle famille. Mais comment pouvait-elle se reconstruire dans une famille si unie, si différente de la sienne ? Elle avait envie de vomir. On n'a plus besoin de toi. Son coeur semblait s'éteindre et les ténèbres se refermaient sur elle. Il avait fait chaud cet été là. Alors pourquoi avait-elle aussi froid ? On n'a plus besoin de toi. Elle passait ses journées enfermée dans sa chambre, sans voir ni parler à personne. Un elfe de maison venait souvent lui apporter à manger, mais elle n'avait pas faim. Elle se souvint vaguement que sa "pseudo tante" venait de temps à autre pour essayer de la faire sortir, de la faire vivre. On n'a plus besoin de toi.
La jeune fille fut hospitalisée en urgence à Ste Mangouste pour dénutrition. Elle y resta plusieurs semaines, les médecins la prirent en charge et petit à petit, elle se remit. Sa nouvelle famille venait souvent lui rendre visite, lui apportant les dernières nouvelles et sa lettre pour sa quatrième année à Poudlard qui venait d'arriver.. Mais sa mère ne vint jamais.
Un jour pourtant, alors qu'elle allait bientôt sortir, elle entendit des bruits de dispute dans les couloirs, suivit de pas précipités. Elle s'apprêtait à sortir de son lit pour aller voir quand on déboula dans sa chambre. Sa mère, furieuse, se tenait là dans l'entrée. « Il faut toujours que tu n'en fasse qu'à ta tête hein ? Tu n'as pas finit tes caprices ?! Petite égoïste ! ». La Médicomage avec laquelle elle venait de se disputer rentra à son tour dans la chambre et tenta de la raisonner. Mais Pansy ne l'entendait plus, assaillies par ces paroles blessantes et destructrices. Elle avait mal, tellement mal au coeur. Et au fond d'elle, une rage commençait à bouillir tendrement. Pour finalement exploser. Sans pouvoir se contrôler, elle attrapa son plateau repas et le balança à la tête de Linda Parkinson, hurlant de toute la force de ses poumons. « Mon dieu ! Calmez là, vite ! » s'exclamaient plusieurs voix de Méicomages en se jetant sur elle. Mais elle ne voyait plus que sa mère et son regard accusateur. « Je te hais ! JE TE HAAAIS ! Qui est-ce qui t'as demandé de me mettre au monde hein ? RÉPOND ! ». Mais sa mère s'en alla, la laissant seule avec ses démons.


A présent Pansy a grandit, son caractère aussi, et le monde à changé. Pour sa plus grande satisfaction, les forces du mal semblent prendre le dessus et bientôt, justice sera faite. Elle est prête à tout pour accomplir son dessein: trouver et tuer l'assassin de son père.