❝I. STORYBOARD

J’allume une cigarette et m’étonne de me sentir bien dans mes Weston.

I.

J’ai toujours aimé ces petits instants de calme avant la tempête, ces instants où la nature reprend toujours ce qu’elle à donné à l’homme, lui, simple spectateur de cet étrange phénomène qui s’opère devant ses yeux ébahit.
Oui, ce rapide changement de temps m’a toujours émerveillé. J’étais à l’époque encore qu’un jeune étudiant qui visitait Paris sous la pluie quand j’ai rencontré pour la première fois celle qui deviendrait ma femme. Je venais à peine de terminer mes années à Poudlard que je décidais de partir compléter mon cursus scolaire dans université française. La pluie tombait avec force sur les rues de Paris, les gens sortaient déjà leurs parapluie pour se protéger alors que moi je relevais les yeux au ciel et regardait avec un sourire innocent les nuages noirs qui cachait une éventuelle tempête. Le nez levé, je ne fis pas attention à la jolie brune devant moi qui vint me percuter de plein fouet. Déséquilibré, nous tombâmes ensemble sur le béton trempé. Je releva la tête et tomba sur deux magnifiques saphirs qui me fixaient avec curiosité tandis que ses cheveux venaient me chatouiller la gorge.


Prononçant des mots que je ne pouvais comprendre, le français n’étant pas ma langue maternelle et ne maîtrisant pas assez bien la langue de Molière, je fixa la jeune femme avec une moue incrédule mais néanmoins amusé. Cela dut la vexer car elle se releva brusquement et rejeta ses cheveux trempé en arrière avec un air hautain qui me fait encore sourire. Je ne peux encore vous dire si ce fut ma naïveté ou bien mon inexpérience, mais le soir même, je l’invitais à manger dans un restaurant qui me coûta les yeux de la tête.
Une fois le repas terminé, nous sortîmes dehors sous une pluie battante. M’attendant à ce qu’elle sorte elle aussi un parapluie comme le commun des mortels, je fut surpris de la voir lever la tête tout en fermant les yeux afin de profiter pleinement de cet instant de calme avant la tempête. Touché par ce tableau qu’elle me renvoyait, je m’approcha lentement d’elle et profita de cette occasion pour attraper son visage avec douceur afin de noué mes lèvres aux siennes. Curieusement, elle fit aucun geste pour se reculer, bien au contraire, elle entoura ses bras autour de ma nuque et répondit à mon baisé. Ce fut le seul moment de la journée où, nous nous comprîmes parfaitement. Pas besoin de parler français ou anglais pour ce genre de chose, nos corps exprimaient parfaitement nos pensées. Ce fut à l’âge de dix huit ans passé que je devint réellement un homme.

Pendant plus de douze ans je resta sur Paris, apprivoisé par cette belle française qui tout comme moi, était rentré dans un lycée magique près de Montmartre. En sept années, nous ressortîmes diplômé, en douze, marié.
Quatre années plus tard, en Angleterre, alors que je venais d’obtenir le poste de professeur d’études moldus à Poudlard, mon fils, Elliot, vint le jour, ainsi que le divorce.

Sur la table une bouteille de Whisky me maintient éveillé dans mon lit.

II.

Quatre ans après mon divorce, me voici chômeur et alcoolique chronique. Mais tout va bien, j’me soigne à coup de Vodka et de Téquila. Avec la fermeture de Poudlard, le coup de grâce, je suis devenu plus dépressif que l’accoutume. Avant, quand j’avais mon boulot, je voyais un psy, maintenant, j’en vois trois. Un pour lui parler des malheurs que me cause une sale peste qu’il y avait dans ma classe, un autre pour cette envie de suicide que je ressent à chaque fois que je regarde la fenêtre et un autre pour mon divorce épouvantable.
Je zappe les chaines de télé jusqu’à trouver un programme qui me plait. Enfin, plait, c’est vite dit car, quelques minutes après, j’entend « All by myself » et une certaine Bridget Jones se met à pleurer à cause de sa vie sentimental chaotique. Je met très peu de temps à me rendre compte que elle, c’est moi. Mes yeux s’humidifient et finalement, j’éclate en sanglot, compatissant au malheur de cette vieille fille, grosse et sans mec. Vais-je moi aussi, connaître le même sort qu’elle imagine ? Dévoré par des berger allemand ? Non, hors de question que je me fasse bouffer par des cabots ! Dans ces cas là, j’envisage tout, même me jeter par la fenêtre. Le seul problème, c’est que j’habite au premier. Même quand il question de ma propre mort, le sort s’acharne encore et toujours sur moi.
J’éteint la télé, trop déprimé pour continuer ce film à la con et me relève, attrapant ma veste pour enfin sortir de cet appart’ qui ressemble bien trop à un prison.

Since birth i've been cursed with this curse to just curse

III.

DR. J - « Parlez moi un peu de cette fille »

PR. S - «  Je la hais »

DR. J - « Oui, ça j’avais compris, mais pourquoi la haïssez vous ? »

PR. S - «  Oh, je n’sais pas…peut être est-ce parce qu’elle m’humilie de façon constante en classe ? Peut être est-ce parce qu’elle est tout le temps dans ma tête, quoique je fasse, quoique je puisse penser ! »

DR. J - « Bien Simon, nous avançons. »

PR. S - « Ah bon ? Moi j’ai plus l’impression de dire un ramassis de conneries à un homme qui n’en à rien à foutre de mes problèmes puisque ça fait la troisième fois que je répète les même choses ! »


Le silence envahit les lieux pendant que les deux hommes se défient du regard. Le psy pose son crayon et son calepin sur ses genoux et s’enfonce dans son fauteuil.


DR. J - « Et pourtant, vous êtes là chaque samedi Simon. Pourquoi ? »

PR. S - « J’ai…j’ai besoin de parler à quelqu’un… »

DR. J - « On a tous besoin de parler à quelqu’un mais, vous avez vos amis aussi. »

PR. S - « Ils ne m’aiment pas. »

DR. J - « Cela fait maintenant deux ans que vous venez me voir Simon et pas une seule fois je vous ai vu croire en vous. Deux ans et vous ne faites aucun progrès. Je commence à croire que vous aimez cette vie là, cette vie où personne ne vous aime, ne vous écoute »

PR. S - « MAIS C’EST LE CAS ! Cela va faire cinq ans que j‘enseigne et pas une seule fois je n’ai eu une quelconque reconnaissance de la part d’un élève. Et pour ce qui est des autres professeur, c’est à peine si ils savent que j’existe. Je suis l’homme que personne connait, que personne ne voit ! Même mon fils m’appelle par mon prénom au lieu de papa »


Le psychologue semble réfléchir, ses doigts poser sur sa tempe qui tapote silencieusement sa peau.


DR. J - « Comment était vos relations avec vos parents ? »


L’homme vient de faire mouche, Simon se crispe et devient brutalement silencieux. Cependant, quelques minutes plus tard, il soupire et répond.


PR. S - « Je m’entendais très bien avec ma mère, j’avais des relations assez fusionnel avec elle. En revanche, je ne connais ni mon père, ni mes grand parents, ma mère ne m’en parlait pas. »


Le psy griffonna dans son calepin et releva les yeux sur l’homme qu’il avait en face de lui, complètement déboussolé et perdu.


DR. J - « Bon, je crois que c’est suffisant pour aujourd’hui Simon. Ça fera 75 livres »


75 livres l’heure, c’est cher payé pour raconté sa vie à un type qu’on ne connait même pas. Heureusement, ma mutuelle prend en charge ces petits inconvénients.