Chacun le sait, les frontières du monde des sorciers ne s'arrêtent guère à l'Angleterre. D'autres écoles existent, d'autres terres balayées de magie subsistent en ce bas monde.
Notre histoire prend racine dans le monde de l'Aristocratie Russe, un univers de conflits et de trahisons pour qui voudra le plus de pouvoirs, un monde d'ombres qui s'élèvent, se disputent et se rejettent, dans la plus parfaite hypocrisie à l'adresse des Andreï.
Famille Impériale depuis plusieurs millénaire, la noble lignée des tsars n'avait eu de cesse que de briller. La sagesse habitait ses patriarches, une éducation solide et rude permettait à la jeunesse d'être l'élite naissante habilité à gouverner, plus tard, le pays.
La Russie des tsars s'étendait ainsi par delà les frontières moldus, des mers de l'Asie jusqu'à cet espace Baltique, les différentes régions administrées par des Duchés de Nobles Boïdars. Chaque famille de plus haut rang devait ainsi défendre son sang, se discipliner pour briller à la cour et peut-être un jour, s'élever. Un étalage constant de richesse se faisait ainsi dans le vaste palais non loin de Saint-Pétersbourg, pour impressionner toujours plus, sembler toujours au-dessus du bas monde. Etre un grand, plaire à Sa Majesté, courtiser l'Héritier qui montrait un jour sur le trône avec peut-être à la clé un mariage impérial, l'élévation suprême dans le monde de la Magie Russe.
C'était ainsi que le monde avait tourné, pendant plusieurs milliers d'années, la tromperie, le mensonge se répandant dans les familles comme une trainée de poudre. Mais, qu'en était-il du peuple ? Cette minorité qui représentait pas moins de vingt personnes sur vingt-et-une ? Misère, pénuries, déchéance, décadence, un tout bien peu heureux. Bientôt, alors qu'un Seigneur Noir allait bientôt connaitre sa plus grande ascension en Angleterre, les Hautes Familles Russes se divisèrent en différents courants de pensée : Les prêchaient un pouvoir fort, la conservation des richesses pour l'élite issu de l'élite. Les autres quant à eux, espéraient peut-être qu'en distribuant plus de richesses, en formant une nouvelle classe intermédiaire, il serait possible d'acquérir plus de soutiens, plus de soutiens pour gagner toujours plus de renommée, d'honneur, de bénéfices vis-à-vis de la monarchie. Une situation de conflits qui permirent à des familles de se rassembler en clan, ces clans en deux groupes d'égale puissance...
Un contexte surprenant qui n'avait jamais été connu en Russie et qui attisait les tensions. Il ne faisait alors aucun doute que la moindre modification de l'équilibre fragile qui subsistait conduirait le pays dans le chaos et pourtant... Dimitri Andreï, héritier de la couronne, devait à présent choisir sa compagne, plusieurs années à côtoyer les milieux aisés dans l'espoir de trouver une épouse et si quelques prétendantes pouvaient satisfaire à ses désirs, rien ne lui permettait cependant d'en choisir une : Un tel gain d'influence pour un clan ou un autre aurait alors scellé la fin de la Russie, une guerre civile se déclenchant pour l'éradication de tel ou tel groupe. C'est dans ce contexte que Dimitri choisit une épouse qui permettrait à la Famille Impériale de rester neutre, une épouse française héritière d'une richissime famille.

Emilie naquis de cet arrangement quelques mois après mariage et ne dérogea pas à une éducation stricte, sévère, apte à lui permettre de diriger l'Empire. Une Impératrice comme unique héritière? Malgré ce que l'on pouvait en croire, ceci ne pouvait pas vraiment choquer car dans les règles ancestrales, nul couple impérial ne pouvait concevoir plus d'un héritier. Une telle loi avait été établie afin de stopper les meurtres accidentels de tel ou tel frère pour que tueur soit tsar.

Et Dieu sait ce qu'était la vie de cour ! Un univers de féérie où tout semble pour le mieux dans le meilleur des mondes. L'Héritière venait d'avoir cinq ans qu'elle assista à cette toute première réception. Une fête absolument démesurée pour célébrer son anniversaire. Elle descendait ces vastes marches de cristal qui menaient à la grande Salle de Réception, dans cette robe bleutée qui faisaient scintiller un visage à peine maquillé, juste assez pour ce regard... ce regard sombre vous transperce par son honnêteté, mais aussi et surtout par sa naïveté. Elle descendait les marches, une foule immensément nombreuse amassée face à elle, oppressante mais avec de si doux sourire, tous ces visages retournés pour l'accueillir, elle la petite Emilie. Arrivait-elle au tiers de l'escalier qu'une musique joyeuse retenti des murs, que quelques serviteurs levèrent leur baguette pour que des petits oiseaux immatériels ne s'envolent, laissant s'effondrer une poussière d'étoile sur la salle, à chacun de leur battement d'ailes. Un monde entier, tout merveilleux pour l'accueillir. Comme la convention le voulait... Cet horreur de "protocole" dont elle ne cessait d'entendre parler à longueur de journée, il était nécessaire qu'elle salue chaque invité des plus nobles familles, des gens qui lui avaient fait la meilleur impression. Il y eu ce monsieur Belov, un des grands notables de l'Empire russe qui lui rendit son salut par une révérence forcée, s'empressant de lui présenter son petit garçon. Un visage... Pâle, tristounet. Le genre de gamin qui se fait exclure dans un coin car les autres enfants n'ont rien à faire des faibles. Tout au mieux, on prenait pitié de lui, de sa bouille pour ne pas le frapper.. Quoi que non, cette petite mèche rebelle sur son visage donnait véritablement l'envie de le repousser.
Comme Monsieur Protocole l'indiquait donc, elle le salua brièvement, s'empressant de fuir pour que ses parents ne lui présentent d'autres comme les Vazov, Dimitriev et autres non barbares qui ne lui écorcherait pas l’oreille comme pour nous autres, occidentaux. Au bout d'un quart d'heure de présentation, là-voilà qui était enfin... LIBRE !!! Une première réception où elle se fit un petit cercle de connaissances, des garçons et des filles de son âge avec qui elle eu des jeux de son âge, sans trop se soucier de les revoir par la suite. Sans qu'elle le sache, les familles, par son attache à des conservateurs, avaient recalculé leurs affinité avec tel ou tel famille, les plus anciens s'étaient rapprochés d'autres, comme si la venue d'un nouveau soleil dans cette galaxie avait totalement revue la gravité des différents satellites.

Ce bal ne fut le premier que d'une longue suite, elle évolua par la suite dans des festivités moins festives, plus conventionnel où l'on l'initia à la politique, entre-coupé d'études acharnées sur l'Histoire, la Géométrie, les Enchantements... Sa vie ne consistait qu'à être une marionnette, honorer sa famille. Un éternel recommencement qui n'eut de cesse jusqu'à entrer dans l'école de Beauxbatons. Une école pour jeunes-femmes où elle serait loin de sa maison, vers un élite où Emilie devrait dévorer ses congénères pour s'en sortir.
Dans ce cadre, elle n'était plus la future impératrice, mais une élève soumise aux règles communes, au devoir commun de la réussite. Cette mise en place sur un pied d'égalité lui offrit de nombreux plaisirs, à savoir celui de ne plus se faire remarquer outre mesure. Une première occasion de souffler.

Une intégration pas bien dure dans une école de fille. Beaucoup de ses consœurs savaient qui elle était et rejoignant Poudlard pour la coupe de Feu, d'autres perspectives s'ouvrirent alors : Le divertissement, la joie.. Qui se conserve dans les études.

Cette année fut la plus coute mais... Qui imaginerait qu'elle serait susceptible de le regretter un an plus tard ? Les vraies bonnes choses ne durent qu'un temps.

Dans le monde de la sorcellerie russe, la lutte du pouvoir ne cessait pas, chaque rencontre entre les familles n'était que prétexte pour sceller de nouvelles alliances, à qui possèderait le plus de soutiens jusqu'au jour où l'équilibre se brisa : Une famille, du nom de Belov finit par tenter ce que jamais personne n'osa jusqu'à imaginer. Il n'était plus question pour eux de conserver une famille neutre face aux réclamations d'une aristocratie oppressée, devait venir le temps de la République.

Dans une froide nuit de décembre, une armée du peuple et des familles Ducales s'éleva au sein de la brume d'un hivers glacial. Le peuple, dans son désir de liberté et d'abondance, avait volontiers suivit les monstres de républicains qui souhaitaient s'emparer du pouvoir. Certains marchèrent en direction du palais pour éliminer le Tsar. D'autres en direction de Beauxbatons pour assassiner l'Héritière qui se serait réclamée le trône une fois ses parents décédés.
Pour autant, il n'en fut rien. Emilie échappa de justesse à une attaque dans son dortoir, une fille de bonne famille s'interposant entre elle et un sortilège de mort. Dans son palais, le Seigneur de la Russie se protégea à l'aide de sa garde, prenant soin de faire rapatrier sa fille au cœur de la forteresse familiale. Pour avoir osé s'opposer au pouvoir, le Tsar réprima tous ceux qui avaient osé s'élever contre lui et la Guerre débuta. Les conservateurs s'élevèrent au côté de la Puissance Impériale, rassemblant leur peuple comme troupe : Serait offert des duchés aux plus brillants combattants. Les réformateurs eux, se rallièrent aux Belov et le nombre de morts ne cessa de s'accroître, encore et toujours. Finalement, la guerre s'annonçait perdu pour le pouvoir alors en place. Certains maitres prirent la fuite dans des pays du sud de l'Asie, d'autres vers l'Europe. La Famille Impériale décida de faire croire à sa mort pour organiser une rébellion dans le pays, sans avoir à se soucier d'être traquée.
Pour garantir sa sécurité, Emilie fut envoyée dans une famille anglaise, amie de fidèles serviteurs de la Couronne, en prenant une fausse identité : Celle de Lena Lazarev, une fille du peuple qui avait été tuée dans les heurts quelques semaines plus tôt. Officiellement, elle avait survécu à ses blessures ; sa famille décidant de l'envoyer en Angleterre pour assurer sa sécurité. Une formation d'Occlumence lui avait déjà été enseigné depuis son plus jeune âge pour garantir les secrets de la couronne. Il était alors indiscutable que ce talent, développé à raison de nombreux entrainements, finirait par l'aider à conserver ce secret.
Le Tsar, qui lui avait fuit demeura avec sa femme caché parmi le peuple, bien décidé un jour à pouvoir reprendre son trône..
Emilie intégra donc Poudlard en cours de cinquième année, rejoignant à la maison de Serdaigle. Les Belov n'en étaient néanmoins pas dupes : Il leur était aisé d'imaginer que la famille n'avait pas pu disparaitre aussi vite et que quelque part, ses membres se terraient pour venir les hanter, dans cette république aux allures d'une dictature totalitaire... De droit héréditaire. Une nouvelle russie Impériale qui ne différait que par le nom de République.

Poudlard... Ce nom n'était rien qu'une vague forteresse anglaise sur laquelle elle avait prit un immense plaisir ennui à lire, lire, relire des livres pour en connaitre l'architecture, le fonctionnement. Et dieu sait qu'elle regrettait cette époque de douce lecture ! Un peu surprenant d'arriver pour que les règles soient presque toutes changées. Le plaisir d'une face de grenouille qui se nomme Grande Inquisitrice, et d'une bande d'élèves qui veulent se rebeller contre l'Autorité. Cette pensée la fit sourire : En Russie comme au Royaume-Uni, un vent de rébellion soufflait, et dieu sait que l'Autorité devait s'en retrouver plus forte pourtant.. Il n'était pas dans ses capacités d'oublier la persécution de la Grande Inquisitrice, de colles à s'ancrer dans la peau des horreurs, écrire avec son propre sang.

Rejoindre un groupe, illégal, pour s'opposer à Umbridge raisonnait cependant comme risqué. Peut-être que le gout du risque l'aurait motivé en d'autre circonstances mais si... si... Si cela mettait en danger son plus lourd secret, qu'en serait-il ? Si jamais le groupe était dissout, trouvé, elle humilié, qu'en penserait son père ? Son si cher père ? Un frisson traversa sa nuque jusqu'à son échine. Non. Elle ne pouvait pas rejoindre cette alliance et continua de se terrer parmi la foule, ne se faisant guère plus que des camarades.

Pour son dix-septième anniversaire, Emilie eu droit à.. Un gâteau. Un simple gâteau et ni réception, ni cadeau démesuré. Pour autant, sous la déception, il y avait ce relativisme. C'était celui que, tous les cadeaux du monde ne valait pas une famille en paix. De tous les cadeaux du monde, la plaisir d'avoir un ami, la faisait vaguement rêver. Une relation d'amitié qu'elle ne pouvait pas s'offrir. Voilà la plus dur des choses mais, peut-être que dans d'autres circonstances, un jour, elle pourrait se le permettre ?

Le temps passa, devoir d'être en retrait qui la pesait. Devoir d'écarter les trop curieux empathiques qui voulaient l'intégrer. Leur bonté la touchait, sincèrement. Mais jamais elle ne pouvait accepter, toujours à décliner, dans une adresse digne d'un chef d'état, mais avec cet éternel poids sur le cœur.

La fermeture de Poudlard marqua surement par dessus tout son désarroi. Apportait-elle vraiment la poisse autour d'elle ? La Russie qui s'effondrait, ce pays qui tombait en ruine depuis sa venue. La vie avait changé, le monde bougeait autour d'elle et les études... Bwarf, rien n'était plus dur que d'étudier dans un contexte de guerre civile. Mais à choisir entre Londres et Saint-Pétersbourg, l'un valait l'autre, si ce n'est qu'elle risquait d'être plus facilement repérée en Russie. Ordre de ne pas bouger, de rester parmi le peuple et attendre.. Enfin, si sa propre famille d'accueil n'avait pas été exterminée dans un règlement de compte. Seule de nouveau, sans famille, rien, elle devait avancer. Etudier comme elle pouvait, par elle même dans ce monde embrasé.