Comme tes les histoires commencent par Il était une fois, celle-ci n'échappe pas à la règle. Ce n'est pourtant pas un compte de fées. Mais peut être qu'au fond, cela s'en rapproche.
Il était (donc) une fois, une famille de sorciers. D'un milieu plutôt aisé, pour ne pas dire riche. La famille possédait une demeure dans le comté de Pemberley, en Angleterre. L'homme et la femme travaillaient tous deux au Magenmagot. La Cour de Justice magique. Ils avaient déjà un garçon âgé de trois ans alors que leur deuxième enfant venait au monde. Un garçon également. Comme son frère, il porta le prénom de son père : Marc puis un second prénom, cette fois différent : William.
Le jeune garçon passa ses deux premières années chouchouté par ses deux parents et par son grand frère qui prenait son rôle très au sérieux. Au grand soulagement de toute la famille, l'enfant présenta assez vite des capacités magiques. Ce n'est pas que ces sorciers auraient renié leur fils s'il avait été un Cracmol mais cela aurait plutôt été décevant pour le petit garçon lorsqu'il aurait grandit et aurait vu tous les membres de sa famille faire des choses qu'il ne pouvait pas faire. Ils étaient tous très gentils envers les Moldus, qu'ils ne considéraient pas comme des personnes inférieures. Ils avaient même de nombreux amis parmi eux.

Mais un jour, le jeune William, qui marchait à peine, disparut. Oui, il disparut tout simplement et ni ses parents, ni les autorités magiques ou moldues ne parvinrent à le retrouver.
On ne sut ni s'il fut kidnappé ou si une quelconque affaire magique était en cause. Il n'y eu pas de demande de rançon. Aucun signe.

En réalité, le garçon avait été bel et bien enlevé, mais pas pour de l'argent ou autre. Il resta encore cinq ans en compagnie (si l'on peut dire) de ses ravisseurs. Entre temps, on lui apprit à lire et à écrire, à compter également. Il se retrouva par deux fois sur une table d'opérations moldue, au fond d'un entrepôt désaffecté pour qu'on lui retire un rein et l'appendicite. C'est après plusieurs mois de cette deuxième ouverture de son corps qu'il essaya de s'enfuir. Il n'avait que sept ans, mais il réussit à déjouer la surveillance faible de ses tortionnaires. Il ne voulait pas qu'on l'ouvre à nouveau et qu'on prenne une nouvelle partie de lui. Au fond, il savait que si ils prenaient autre chose, il en mourrait surement.
Il devint donc un enfant de sept ans, sale et tout juste nourri, des organes en moins, en fuite dans les rues de Londres. Oui, il était à Londres et la capitale immense lui offrit nombre de cachettes et nombre de sources d'alimentation. Même si celles-ci n'étaient pas toujours très fiables et son jeune estomac, pourtant affamé se révulsa de nombreuses fois.
Il ne comptait plus les jours de sa fugue quand une jeune femme à l'air avenant le rencontra et décida de ne pas faire comme tout le monde : l'ignorer. Elle travaillait dans un orphelinat qui hébergeait les enfants des rues aussi bien que les orphelins qui l'étaient pour diverses raisons. Elle l'emmena avec elle. Il fut lavé, habillé et nourri comme jamais il ne se souvenait l'avoir été.
Ce soir-là, il s'endormit dans un lit douillet et ne se réveilla pas une seule fois dans la nuit.




C'était un orphelinat moldu. Mais c'était à peine si William y faisait attention. Bien que ces dons magiques se soient petit à petit développés lors de son séjour dans la rue, il n'y avait pas vraiment fait attention. Il savait qu'il n'était pas tout à fait comme les autres mais le cachait bien. Enfin, parfois il s'amusait à quelques petites choses lorsqu'il était juste avec ses amis.
L'orphelinat lui prodigua l'éducation qu'il n'avait pas eu. Une éducation moldue, bien entendu, mais au moins il n'était pas totalement illettré. Il se découvrit également à cette époque une passion pour les livres et un goût très prononcé pour le thé. Sans sucre, déjà à son âge. Il vivait la plupart du temps dans les univers que lui fournissaient les livres et il s'imaginait tel un guerrier de Lumière combattant les ennemis du royaume et repoussant les Ombres hors des frontières. Il jouait souvent avec de vieilles épées en bois et déjà à cette époque battait la plupart de ses amis qui le défiaient au cours de leurs jeux.
Les années passèrent tranquillement et alors qu'il se préparait déjà à entrer au collège moldu en lisant rapidement ses futurs livres de cours, il reçut la visite d'une femme étrange. Ses vêtements étaient assez classiques en fait, mais quelque chose de magique ressortait d'elle et William se trouva soudain à l'aise avec elle, même si son regard parfois inquisiteur faisait trembler son âme. Il avait l'intuition qu'elle avait un peu peur de lui d'un côté, comme s'il lui rappelait quelqu'un qui lui glaçait le sang. Mais le jeune homme essayait de ne pas y penser.

Elle se présenta comme le Professeur McGonagall. Elle enseignait dans une école spécialisée. Une école pour les gens comme lui. Elle n'avait pas besoin de lui expliquer la différence entre lui et les autres. Ses dons spéciaux se manifestant de plus en plus souvent depuis quelques temps.
Il était un sorcier et l'école Poudlard était faite pour lui. S'il voulait y entrer, bien entendu.
Il n'a pas hésité. Certes, il allait avoir de douloureux au revoir avec ses amis, mais sa place n'était pas là. Il espérait trouver une famille à Poudlard. Il espérait trouver qui il était.

Il entra donc dans le monde magique. Le Chemin de Traverse d'abord. Pour sa baguette, ses livres de cours, sa robe de sorcier et tout ce dont il avait besoin pour sa première année à l'Ecole. Il prit également connaissance de ce sorcier, Lord Voldemort, qui, il avait un an maintenant commençait à prendre le contrôle. Pour le Mal. Les sorciers tout autour de lui commençaient à avoir peur et William se demanda vite s'il avait bien fait d'accepter d'entrer dans ce monde... Mais en y réfléchissant, il se disait qu'il valait mieux être au courant que mourir par un sort sans savoir que les sorciers existaient...
Il fit donc ensuite ses premiers pas à Poudlard. Le Choixpeau ne mit que quelques secondes à le placer à Gryffondor, voyant dans sa tête qu'il avait l'âme d'un chevalier et dans son cœur qu'il se battrait loyalement pour la survie de ses amis jusqu'au bout.

Il ne rentrait à l'orphelinat que pour les vacances d'été et était très heureux de retrouver certains de ses amis avec qui il continuait à lire leurs romans d'aventures et à se battre avec leurs vieilles épées en bois. D'ailleurs, il prenait des cours pour se perfectionner dans le combat à l'épée. Il adorait ça.
Les années passaient et sorciers comme moldus étaient de plus en plus terrifiés. Voldemort voyait son pouvoir s'accroitre encore et encore.
Pendant sa sixième année d'étude, l'élève brillant décida qu'il voulait devenir Auror après ses études, pour aider à combattre le Mage Noir et ses partisans. Un jour de cette année-là, il trouva la Salle sur Demande où tout un bazar était entreposé. Mais un objet l'attira particulièrement. Une grande épée. Assez longue mais qui se révéla parfaitement équilibrée pour lui lorsqu'il l'a pris entre les mains. Sa lame argentée était recouverte de runes et sa garde dorée était parée de cuir aux reflets verts et rouges. Il sentit que le métal sous ses mains était magique. Le jeune homme l'admira encore un long moment avant de la cacher sous sa cape et de sortir de la Salle sur Demande, prenant la direction du bureau de la directrice de sa maison. Il ne voulait pas emporter l'épée ainsi, sans demander l'autorisation de son Professeur et espérait qu'elle pourrait lui en dire un peu plus dessus.
L'épée se révéla être une lame forgée par les gobelins, d'une extrême qualité donc, et déjà magique en soi, mais avait également subit lors de sa fabrication les sorts les plus évolués de la part de Merlin lui même. En effet, d'après l'examen du professeur, l'épée pouvait contrer la plupart des sorts connus, sa lame pouvant très bien servir de bouclier à son possesseur. Mais ça ne s'arrêtait pas là, sa lame, lorsqu'elle traversait un corps, ne le découpait pas, elle se contentait de le paralyser et de momentanément lui retirer toute capacité magique. McGonagall semblait troublée qu'il l'ai trouvée mais après tout, si il avait réussi à le faire, cela voulait surement dire qu'elle était à lui. Longtemps encore, elle se demanda si cette épée ne pouvait pas être la bien célèbre Excalibur...




William obtint son diplôme de fin d'étude avec un très bon résultat, et comme il l'avait décidé, et ses résultats le permettant, il s'inscrit pour commencer la formation d'Auror après les vacances d'été.
Il retourna pendant les deux mois estivaux à l'orphelinat où il voulait dire un long au revoir à ses camarades. Ils passèrent toute une soirée ensemble et sur le chemin du retour, le jeune homme leur montra son épée, fier qu'il en était. Ils furent tous sidérés par la beauté de la lame mais n'osèrent pas demander à William de l'essayer.
Quelques heures plus tard, le petit groupe d'amis se fit attaquer par ce qui ressemblait d'abord à un petit groupe d'hommes bourrés mais ceux-là se révélèrent doués de magie et même des Mangemorts. Après tout, il n'y avait que des Mangemorts pour s'en prendre à des Moldus. Un premier sort fusa et percuta un des amis de William en plein torse. Il s'écroula, inanimé alors qu'un éclair vert s'imprimait dans les rétines des témoins.
William resta un long moment sans rien faire, son cerveau refusant de fonctionner alors que le rire des Mages Noirs résonnait dans la nuit. Le jeune revint à lui et ses doigts se refermèrent sur la garde de son épée qu'il tenait toujours à la main. Ses jointures devinrent blanches alors que la colère montait en lui. Sans vraiment y penser, sa lame se redressa et sa deuxième main vint attraper la garde de l'arme par dessus la première. Il avança vers les Mangemorts sans y penser d'avantage, un peu comme s'il était en transe, alors que ses autres amis lui disaient de ne pas faire ça, qu'il allait se faire tuer aussi.
Il poussa un cri guerrier sans faire attention et se mit à courir vers les sorciers, l'épée brandie devant lui. Les Mangemorts s'agitèrent, soudain mal à l'aise devant ce garçon qui fonçait vers eux avec une épée. Deux sorts fusèrent en sa direction mais William se protégea de son arme qui absorba les sortilèges, les runes sur la lame luisant doucement sous cet apport de magie. Le jeune homme était arrivé à leur hauteur et les sorciers ne sachant pas quoi faire perdirent de nombreuses secondes. William en transperça deux et une lueur rouge apparut alors que la lame magique traversait leur chair sans pourtant les blesser. Ils tombèrent tous deux, face contre terre, immobilisés. Les autres, voyant que William possédait une arme magique si puissante transplanèrent loin de là en abandonnant leurs collègues.
Calmé et un peu patraque après cet affrontement qui lui avait dévoré toute son adrénaline, William revint vers ses amis en rangeant son épée. Aucun mot ne fut échangé et les jeunes gens portèrent le corps de leur ami décédé et rentrèrent.

William finit sa formation d'Auror en 1981, année où Lord Voldemort fut réduit à néant à cause de Harry Potter. Mais sa traque des Mangemorts n'était pas finie. Et il comptait bien la mener jusqu'au
bout. Il ne voulait pas perdre de nouveaux amis. Il ne voulait pas que quelqu'un d'autre ait à pleurer la mort d'un proche.