Un an, mes parents morts, je n'ai pas le temps de passer par la case " bonheur ", pour me rendre totalement compte de ce que procure ce sentiment qui m'est aujourd'hui inaccessible, que je me retrouve très vite chez mes persécuteurs. Le mot est fort, je le conçois, mais le mot est juste. Onze ans passent, les galères restent et peu à peu, je me rends compte qu'une chose ne va pas suite aux évènements qui se produisent fréquemment. Je ne sais pas, à mes un an, l'abruti qui m'a laissé à la porte des Dursley aurait pu glisser entre les couvertures qui me préservait du froid le " guide de l'apprenti sorcier pour les nuls ". Et bien non, débrouilles toi tout seul et bonne chance mon gars. Enfin, heureusement pour moi, un an plus tard, Dumbleldore se rappelle que tout seul, je ne suis pas prêt d'arriver à la conclusion :

- Tiens, et si j'étais un sorcier ? Peut être que je devrais me rendre à Poudlard pour y apprendre la magie ?

Il ne faisait pas les choses à moitié le vieux, car au lieu de me faire parvenir des lettres à foison, provocant par la même occasion la colère de mon oncle, il aurait pu trouver quelque chose de plus discret. Encore raté, il préféra m'envoyer un géant défoncé la porte de la demeure où s'était réfugié les Dursley suite à l'attaque massive d'enveloppe persécutrice. La subtilité et lui, ça faisait deux...

Je vous dirais des mensonges si je disais que les plus belles années de ma vie n'étaient pas à Poudlard. Pour un garçon qui a été élevé par des gens qui ne l'aimaient pas et qui le forçaient à dormir sous l'escalier jusqu'à ses douze ans, découvrir Poudlard s'était comme si on lui apprenait que le pays imaginaire existait bel et bien. Vous saviez vous que le bonheur était de courtes durées ? Jusqu'à là, j'avais encore des doutes, mais quand Mister-increvable-et-fier-de-l'être a pris possession du corps du pauvre Quirell ( de vous à moi, je trouve ça franchement malsain cette situation...), je suis très vite revenu à la réalité et Ô surprise, elle était franchement pas terrible ! Lord casse noisettes à passé les dernières années à me pourrir l'existence, comme si j'avais besoin de ça. J'avais déjà les rôles du pauvre orphelin mal aimé et du survivant, voilà que vient s'additionner à tout ça, cible à abattre. Cool, n'est-ce pas ?

Plus les années passent, plus les galères s'entassent. Première année, un de mes professeurs tente de me tuer parce qu'un fou dangereux a pris possession de son corps et à dans l'idée de me tuer. Deuxième année, revoilà Lord Voldemort, mais cette fois-ci, c'est son lui du passé qui me poursuit pour une nouvelle fois me tuer. On aurait pu penser que l'année suivrait serait un peu plus tranquille, mais non, puisque là encore, un prisonnier pique l'idée à vous-savez-qui d'également me faire la peau, le pire dans tout ça, c'est que j'apprends par la suite que cet homme n'est autre que mon père parrain. Bon, finalement, il y avait juste un malentendu, cette fois-ci, c'était pas moi la cible mais Queudver alias Peter Pettigrow. Ouais je sais, je suis devenu légèrement parano, mais il y a de quoi non ? Quatrième année, rebelote ! Sauf que mister Voldemort parvient à ses fins et reprend forme humaine. Euh, j'ai dit humaine ? Cinquième année, je perds la personne qui m'avait redonné gout à la vie et une fois de plus, le sort s'acharne sur moi. Sirius mort, je le suis aussi et ainsi, je perds toute humanité.

Et maintenant, me voilà. Depuis quelques temps, j'ai changé et pas qu'en bien. De taille moyenne, voir petite pour ceux qui ont la critique facile, il faut néanmoins se méfier de certaines apparences. Mes yeux émeraudes qui avant, pétillaient de malice, ne sont plus que le reflet de mon âme...vide. Je n'ai plus envie de sourire, je n'en ai tout simplement plus le courage et, puis cette force inconnue en moi me pousse à faire des choses qu'il y a six ans, je n'aurais même pas pensé faire.


Vacances d'octobre.

La foule se presse autour du corps, encore étendu au sol. Je le fixe, sans aucune émotions, aucune peines, donnant à McGonagal une raison de plus pour me soupçonner d'être l'auteur de ce qui est étendu au sol. Et non professeur, ce n'est pas moi qui ai égorgé cette pauvre fille... Mon temps est précieux, je n'ai aucunement envie de le passer en prison, j'ai d'autres choses qui m'attendent, des choses plus importantes que le meurtre d'une fille dont je ne connaissais même pas l'existence.

Mon regard croise celui d'Hermione. Je peux lire en elle le doute. Coupable ou non coupable, tel est la question. Pour semer la zizanie dans son esprit, je lui souris, complètement insensible à ce qui se passe autour de moi et rompt finalement tout contact. J'ai bien envie d'enjambé le corps mais, cela serait mal vu non, même pour l'élu ? Surement.

Ils me dégoûtent tous, eux qui, il y a quelques années avant, se déchargeait de toute responsabilité sur moi. Tu dois vaincre celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom-et-qui-commence-à-me-les-briser-menu-tellement-son-surnom-est-long.

Préfèrent m'éloigner de la foule sans pour autant rejoindre les dortoirs, je monte vers la tour d'Astronomie où je m'en grille une tout en regardant l'horizon. Ces derniers temps, je me suis éloigné de tout le monde et tout le monde s'est éloigné de moi. Mes amis, c'est à peine si je leur parle, seule Hermione fait des efforts pour ne pas faire comme les autres, mais je sais au fond ce qui se trame derrière mon dos. Peut être finiront-ils par découvrir ce qui se cache derrière cette façade glacée.